voyage en enfance

On laisse un peu de soi-même en toute heure et en tout lieu. (Edmond Haraucourt)

Maison de mes grands parents à Sotteville.

Renaissent les souvenirs

Une rencontre, une image, une sensation… et renaissent les souvenirs, enfouis au plus profond de la mémoire, cachés mais pas effacés, attendant l'occasion de revivre. Voyage en Roumanie, où les clôtures en bois des jardins évoquent celles de ma maison d'enfance... Séjour au Cambodge, où les véhicules surchargés rappellent les retours de cérémonie d'autrefois, dans la voiture pleine à craquer... Rencontre avec quelqu'un surgi d'un passé si lointain qu'on n'imaginerait pas qu'il en reste la moindre trace… Et les images surgissent du néant, s'assemblent… la chaîne avec la trame… Il faut savoir rêver en regardant un nuage, laisser venir les idées en désordre, penser à tout et à rien, vagabonder par la pensée, flâner dans l'imaginaire…

Dans le vaste fouillis de mes souvenirs, jetés de-ci de-là, sur de vagues bouts de papier depuis quelques mois, il va falloir saisir un fil conducteur. A moins que bercée par la musique du texte, je ne ferme les yeux et ne laisse couler les mots, ces mots qui vont se donner la main pour construire des histoires, se marier, se défaire, se poursuivre, se bousculer pour la meilleure place, soulever un voile, cogner à la porte de ma mémoire et ricocher sur le temps oublié. A moins que ces mots qui savent parler à qui les écoute, obéir à qui les aime, je ne les laisse filer, libres, comme ils veulent, comme ils s'aiment.

 

J'avais à peu près quatre ans, quand je suis arrivée à Grand Quevilly, en 1955. Auparavant, je vivais chez mes grands-parents maternels à Sotteville. Mes parents, eux, habitaient déjà rue Fleury, mais ils travaillaient tous les deux à Rouen et finissaient tard le soir. Je ne les rejoignais donc que pendant le week-end. Quand ma sœur est née, ma mère a arrêté de travailler et je suis venue définitivement m'installer avec eux. Cependant, je retournais fréquemment en vacances chez mes grands-parents et par la suite, le jeudi (jour de congé scolaire jusqu'en 1972), je prenais mon vélo pour aller passer la journée avec eux. C'est ainsi que mes anecdotes d'enfance se partagent entre ces deux lieux éloignés de quatre kilomètres.

Maison de mes parents  rue Fleury, à Grand Quevilly.

 

Sommaire Chronique d'une rue défunte



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